• Le Mont Saint Michel
• Notre Dame des Blancs Manteaux

Le « Monasticon Gallicanum » est un recueil de 168 planches gravées au trait, la plupart dans le dernier quart du XVII siècle, représentant en élévation-perspective dans leur état du moment, 147 des principaux prieurés et abbayes bénédictines français affiliés à la Congrégation de Saint Maur...

Ne figurent donc pas dans le « Monasticon » les abbayes des autres grands ordres constructeurs - Cisterciens (autre branche bénédictine), Chartreux, Prémontrés etc...- ni les abbayes bénédictines affiliées à la Congrégation de Saint Vanne, essentiellement situées en Alsace Lorraine, et de Cluny, plus disséminées.

La Congrégation réformatrice de Saint Maur, fondée pour endiguer en France les succès de la Congrégation lorraine de Saint Vanne, a reçu ses bulles d'érection en 1621. Notre Dame des Blancs Manteaux, chef d'ordre, partagea cette dignité à partir de 1631 avec l'abbaye de Saint Germain des Prés. L'indépendance laissée aux différentes maisons qui conservaient leur Abbé (contrairement à l'Ordre Clunisien), le besoin ressenti d'union pour mener à bien l'offensive catholique issue du concile de Trente, l'attention de Louis XIII et d'Anne d'Autriche expliquent la réussite immédiate de la nouvelle congrégation parisienne. Pour des raisons politiques, Richelieu puis Mazarin, tentèrent de regrouper en un seul ordre de Saint Benoît les trois grandes obédiences bénédictines de Saint Maur, de Cluny et de Saint Vanne. Ces prétentions ne résistèrent pas à la disparition de leurs initiateurs.

Indépendamment de l'oeuvre religieuse, les Mauristes entreprirent de grandes campagnes de remise en état ou de reconstruction des bâtiments qui avaient considérablement souffert des guerres de Religion puis des désordres de la Fronde. A la fin du XVIle siècle, apogée de son rayonnement, la Congrégation de Saint Maur regroupait près de deux cents Maisons. C'est à ce moment fécond que Dom Germain, moine de Saint Germain des Prés et émule de Dom Mabillon, conçut une histoire de tous les monastères affiliés à Saint Maur ; le projet fut stoppé par la mort de son initiateur en 1694 ; quoique la majorité des dessins fussent déjà gravés, elle dut attendre un siècle et demi son récolement par M. Peigné-Delacourt à partir des planches tirées à part au XVIIIE siècle.

Dom Germain avait prévu, en plus de la planche de présentation, d'importantes notices monographiques en latin. Beaucoup de ces notes manuscrites perdues aujourd'hui furent heureusement copiées très tôt -la préface recense leur lieu de conservation et nous restitue la notice consacrée à Saint Germain des Prés.